Interview :
Quand avez-vous créé votre association ? En janvier, février 2008, l’idée de créer une association a commencé à germer. Nous en sommes aujourd’hui à notre huitième année scolaire. Avec qui avez-vous décidé de la créer? C’est un groupe d’amis et de parents, dont ma femme faisait partie, qui souhaitait offrir un enseignement en français à leurs enfants. Ils se sont rassemblés autour d’une table pour discuter du problème et de trouver des solutions. Je ne faisais pas partie des fondateurs au départ. Pourquoi ? Quelles étaient vos motivations pour la créer? On voulait que nos enfants puissent apprendre le français sans que ce soit trop cher (avec la possibilité d’une aide financière), ni trop loin et qu’il y ait beaucoup de locations. Combien de personnes font partie de votre association ? Notre association est « non-profit », il y a les enseignantes, la coordinatrice du programme, la directrice de l’école et aussi tous les parents et les bénévoles qui nous aident beaucoup. Avez-vous des salariés ? Oui, on a à peu près 35 personnes. Quel type d'événements faites-vous pour lever des fonds ? On a organisé plusieurs actions avec des objectifs différents. Nous avons fait une activité où les enfants EFGB dessinaient sur une citrouille et les parents ont acheté les citrouilles décorées aux enchères. Nous avons récolté 1500 dollars qui nous ont permis d’acheter des méthodes scolaires (car ça coute très cher). Pour l’école maternelle, on a créé un fond annuel et on a récolté de l’argent pour refaire les sols de l’école. Si les gens savent qu’ils peuvent faire une différence, ils le feront et vous aideront. Est-ce que vous avez un métier à part votre association ? Quelle était votre profession avant ? Avant, je travaillais dans l’informatique. Au début, quand l’association a commencé et était petite, oui. Je travaillais avec Signoptic Technologies. Ensuite, j’ai vendu mon entreprise et depuis 4 ans, je dédie tout mon temps à EFGB. Avez-vous eu un projet humanitaire ? Et si oui, qu’est-ce que vous avez fait ? Oui, quand j’avais votre âge, à 12 ans, je me suis rendu compte que je faisais partie d’un milieu privilégié alors comme vous, j’ai décidé d’aider une association pour soigner des personnes qui avaient la lèpre. J’ai levé des fonds dans mon école pour les aider. J’ai eu un second projet qui m’a beaucoup marqué, à 13 ans, tout seul, j’ai décidé d’aller chaque mercredi après-midi dans une maison de retraite, d’aider et de tenir compagnie aux personnes âgées. C’était très important pour moi. Plus tard, je suis allé au Burkina Faso, je travaillais la journée et comme le soir je m’embêtais alors j’ai décidé de donner des cours de français gratuitement. Combien d’écoles avez-vous et dans combien de villes ? Il y a 6 villes avec le programme après l’école et 2 villes, Medford et Watertown pour les écoles. Comment avez-vous boosté votre association à être connue ? En parlant avec des associations francophones à Boston, le Consulat de France à Boston et la Délégation du Québec par exemple. Travaillez-vous avec d’autres associations ? On travaille avec d’autres associations mais malheureusement pas assez. On souhaite vraiment le faire. On aimerait travailler avec d’autres écoles aussi, c’est important de s’ouvrir aux autres, pour rencontrer des gens différents, qui ont des méthodes différentes avec lesquels on peut partager des choses. Est-ce que le gouvernement vous aide pour votre association ? Pendant 5 ans, oui, ça représentait 5% de notre budget. Est-ce que votre site web vous rapporte de l’argent, est-il le moyen le plus efficace (pour récolter des dons) ? Non, il ne rapporte pas d’argent mais c’est important pour faire connaître notre association et pour la communication de projets spécifiques. Quels sont les médias que vous avez utilisés pour vous faire connaître et qu’est-ce qui est le plus efficace ? Facebook a beaucoup aidé, ça encourage les gens à rechercher plus loin. Quels conseils avez-vous à nous donner pour réussir notre action? Quand on mène un projet, il y a des hauts et des bas, mais il faut persévérer et c’est dans ces moments-là que l’on voit l’esprit d’équipe. Pour notre premier événement, nous organisons une collecte de dons (à déposer la première semaine de janvier dans votre site). Ces dons iront à l'Ile à Vache, au sud d'Haïti, par un bateau de la Massachusetts Maritime Academy qui part la deuxième semaine de janvier.
Ils seront distribués à l'Ecole du Village qui a 135 élèves, qui n'ont pas autant de chance que nous. Nous espérons que ce sera un succès grâce à vous, merci à tous ! Le 17 novembre, nous avons reçu Jean-Patrick Lucien et sa fille Isabelle en classe. Jean-Patrick est le président de la fondation Edem. Nous lui avons posé plein de questions sur son association, qui a créé une école : L'école du Village sur l'Île à Vache à Haïti. Quand avez-vous créé votre organisation ?
Elle a été créée en 2003. On avait commencé par aider une école dans la ville d’où venait ma grand-mère. Ensuite, nous sommes allés dans une petite île au sud d’Haïti, l’Ile à Vache pour aider une autre école qui avait été fondée par une française qui y avait vécu 18 mois puis elle est repartie et l’école n’avait plus de support alors nous avons commencé à les aider. Lorsque nous avons repris, il y avait 26 élèves maintenant il y en a 135. Avec qui avez-vous décidé de la créer ? On a commencé avec la famille, ma femme et ma fille Sarah. Nous sommes allés en vacances sur l’île et on a pensé que comme nous, on avait l’opportunité ici aux Etats-Unis, on devait aussi donner cette même opportunité aux enfants qui en ont besoin. Nous sommes aussi supportés par Anne, une française qui nous aide pour les brochures et le site internet de l’école et aussi une école catholique à Framingham. Pourquoi ? Qu'est-ce qui vous a incité à la créer ? Lorsque j’étais petit en Haïti, l’école était presque gratuite, j’ai reçu une très bonne éducation des écoles catholiques alors j’ai pensé que tous les enfants devraient avoir cette opportunité. Je suis venu aux Etats-Unis, je suis allé à l’université et je suis aujourd’hui ingénieur. Si on peut donner cette opportunité aux enfants dès leur jeune âge alors ils pourront grandir et devenir ce qu’ils veulent. Avez-vous des salariés ? Non, nous sommes tous bénévoles. Que fait exactement votre association ? L’organisation permet d’aider. Edem en créole, ça veut dire : aide-moi. L’association a pout but de supporter les étudiants mais aussi d’aider pour le développement économique car une des raisons que les enfants ne vont pas à l’école est que les parents n’ont pas les moyens de payer. Alors, nous créons des petites entreprises pour supporter les parents. On a un hôtel, une boulangerie et nous sommes en train de faire une ferme. Quel type d'événements faites-vous pour lever des fonds ? Avant, nous trouvions des gens qui voulaient bien parrainer les enfants mais à la longue ça devient difficile alors on demande de parrainer une classe, il faut environ 1000 dollars pour le salaire et le matériel du professeur. Pour supporter un élève pour toute l’année, il faut donner à peu près 80 dollars. Est-ce que vous avez une profession autre que votre association ? Oui, je suis ingénieur en informatique, je dessine ce qu’il y a dans les ordinateurs, les Ipad, etc. Voilà pour ma profession. Pour ce que je fais pour mon association c’est un rêve que j’ai pour les enfants en Haïti. C’est ce que j’ai dans le cœur. Combien d'écoles ont été créées par votre association en Haïti ? Quand on est bénévole, ce n’est pas facile de créer plusieurs écoles et puis nous avons préféré rester dans une communauté et l’aider, plutôt que de faire plusieurs choses à la fois et de ne pas réussir. Le tremblement de terre a t-il motivé votre choix, de vous soucier des enfants en Haïti ? Non, on travaillait sur l’île bien avant le tremblement de terre. Quelles sont vos actions ici et en Haïti ? En terme d’événements, ce que l’on fait par exemple, il y a des personnes qui font de l’artisanat que nous revendons ici, ce qui fait un peu de revenus. On fait aussi des levées de fond, des activités sociales ou avec des groupes, des activités culturelles. Quand avez-vous commencé à être connu sur l’île ? Nous avons commencé l’école en 2005, quand on ne vous connaît pas, les gens ont tendance à être soucieux, à penser qu’on va profiter d’eux mais ils ont compris qu’on veut les aider à se développer et les aider à se débrouiller tout seul dans le futur. Travaillez-vous avec d’autres associations ? Oui, avec une à Miami, qui nous a aidé à construire des salles de classe et aussi une à Boston qui s’appelle Tailored for education, elle donne des fonds pour aider avec les uniformes, car les enfants en portent en Haïti. Le consulat Haïtien ou d’autres institutions gouvernementales vous aident-ils ? Pas vraiment, dans certains pays, il vaut mieux faire quelque chose par vous-même que de passer par le gouvernement. Quels medias avez-vous utilisé pour vous faire connaître ? Au début on avait notre site internet et on a aussi notre page Facebook. Quels sont vos contacts avec Haïti ? L’organisation a une annexe en Haïti et nous essayons aussi de travailler avec le maire de l’île. C’est une île avec 15.000 habitants et nous essayons de travailler tous ensemble. Nous avons aussi des contacts avec les ministères, mais on se concentre surtout sur notre île. Quels conseils avez-vous à nous donner pour réussir notre action ? En terme de conseil, tout d’abord je vous conseille de travailler en équipe, de partager vos idées, si vous organisez des levées de fond, il faut communiquer avec des brochures et le site de l’école. Et si vous pensez continuer cette action, nous pouvons réfléchir à des partenariats pour l’avenir. Nous avons travaillé sur la publicité engagée et nous avons bien aimé la publicité sur la sécurité routière avec Karl Lagerfeld. Nous avons décidé d'en faire notre version, avec Hedi .
Des cartables pour les enfants haïtiensDans notre classe, nous nous sommes associés pour soutenir une bonne cause tout au long de cette année.
Notre groupe s’appelle 9 élèves et nous avons décidé d’aider les enfants qui n’ont pas accès à l’éducation. La plupart des enfants ici vont à l’école publique gratuitement et ce n’est pas juste pour les enfants à travers le monde de ne pas avoir la même chance que nous. En Haïti, il y a plus de 200.000 enfants qui ne sont pas scolarisés. Souvent, les enfants disent qu’ils n’aiment pas l’école mais ils ont beaucoup de chance de pouvoir y aller. Notre mission, c’est de créer des événements pour rassembler de l’argent et aider des associations pour que les enfants en Haïti puissent aller à l’école. On va faire des affiches, interviewer des personnes qui ont des associations, lever des fonds et monter d’autres actions pour les aider. Nous allons également contacter des écoles, des entreprises, le consulat Haïtien ici près de Newton, etc. Ce qui est chouette, c’est que Chloé, une fille de notre classe, sa maman vient d’Haïti. De plus, la plupart des Haïtiens parlent français, comme nous. On espère que vous pourrez nous aider à offrir une éducation aux enfants Haïtiens. Juliette Catlin - Club Ado - NEWTON Donner un coup de main, aider, soutenir, s’engager, se rassembler, faire une promesse, donner, s’unir, se regrouper, faire naître une idée, éduquer, éducation, rassembler, construire un avenir différent, illuminer leur vie, enfants, élèves, mener une action, reconstruire ce qu’ils ont perdu, changer, lancer un projet, créer, leur donner des cahiers, montrer que rien est impossible, ...
Nous avons créé des slogans tous ensemble pour essayer d’expliquer en quelques mots efficaces ce que nous voulons faire. Nous faisons ceci pour donner de l’argent aux écoles là-bas, pour qu’ils puissent avoir plus d’écoles et des cartables pour apprendre des choses et pour quand ils sont plus grands avoir un métier et changer leur avenir.
Nous avons eu plusieurs idées pour des slogans :
Entreprendre une action, c’est s’engager. Nous avons décidé cette année, en cours de français de nous engager parce qu'en Haïti on a appris qu'il manque des écoles. Nous voudrions aider en donnant de l’argent aux haïtiens pour qu’ils puissent construire des écoles, car ils n'en ont pas assez et ça c’est quelque chose que nous pouvons réparer. On pense que tout le monde a le droit à avoir une éducation. Les habitants n’ont pas tous accès à l’enseignement et nous avons l’habilité de changer ça, alors nous allons essayer de le faire.
Notre classe a commencé le 6 octobre, notre action aussi ...
Nous avons décidé de nous rassembler comme une association et d'aider des gens. Voici quelques-unes de nos idées : aider les animaux, les gens qui n'ont pas d'eau, les gens qui ont un cancer, les personnes pauvres, les SDF, les enfants qui n'ont pas accès à l'éducation, etc. Alors, ensemble, nous avons choisi d'aider les enfants qui n'ont pas la possibilité d'aller à l'école. |
AuteursAnaïs Archives
Janvier 2016
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